Repères sur la coexistence entre agro-carburants, sécurité alimentaire et déforestation

L’utilisation de la biomasse, pour produire des biocarburants, fait l’objet de débats passionnés, voire partisans. Les uns qui s’appuient sur des modèles économiques basés sur les équilibres de demande, condamnent le développement des agro-carburants de première génération : la hausse des prix des matières premières agricoles conduit à augmenter le nombre de personnes souffrant de la faim et contribue à la destruction des grandes forêts équatoriales. Il en résulte une disparition importante de stocks de carbone et une perte de biodiversité. Pour ces modélisateurs, le recours aux agro-carburants de deuxième génération ne contribue qu’à atténuer les inconvénients décrits plus haut, sans qu’il se dégage un réel bénéfi ce dans les quatre domaines de la sécurité alimentaire, de l’approvisionnement énergétique, de la maîtrise de l’effet de serre et de la préservation de la biodiversité. Les autres se réjouissent de l’intérêt de produire de l’énergie et de l’effet positif de soutien du cours des productions végétales.
Nous nous proposons de revisiter ce sujet, et surtout, de dégager les thèmes de recherche à approfondir, pour répondre à ces différents défis de la coexistence entre exploitation de la biomasse, sécurité alimentaire et respect de l’environnement.