Des perturbateurs endocriniens dans notre alimentation Partie 5 : les organo-halogénés

Parmi les nombreux polluants environnementaux générés par l’activité humaine, l’effet exercé par les perturbateurs endocriniens sur la physiologie des organismes animaux est de plus en plus préoccupant. Eviter toute exposition à ces substances étant, aujourd’hui, extrêmement diffi cile, la limiter est devenu un enjeu majeur de santé publique.

Les perturbateurs endocriniens dits xéno-oestrogéniques sont des molécules dont l’effet biologique est comparable aux oestrogènes naturels. Ils agissent, à de faibles concentrations, comme des leurres vis-à-vis de protéines réceptrices qui sont à la base de signaux cellulaires impliqués dans la prolifération et la différenciation de cellules hormono-dépendantes[1-2]. Ces substances perturbent ainsi un équilibre hormonal qui, en temps normal, est fi nement régulé. L’activation inopportune des récepteurs hormonaux pouvant se répercuter sur un grand nombre de mécanismes physiologiques, les xéno-oestrogènes sont, en outre, susceptibles d’induire des dysfonctionnements (puberté féminine précoce ou stérilité masculine[3,4]) ou des pathologies (cancer du sein, de la prostate ou du testicule[5-7]) associés au système reproducteur. Les principaux récepteurs hormonaux impliqués dans ces processus sont le récepteur d’oestrogènes alpha (ROα), le récepteur d’androgènes (RA) et le récepteur d’hydrocarbure d’aryl (RhA). Notons que le ROα joue un rôle central dans cet équilibre hormonal étant donné que son action peut être modulée par le RhA et qu’il peut, lui-même, moduler celle du RA.